« Il est libre comme l’air ! » C’est une expression que nous connaissons bien, et nous l’utilisons avec une petite pointe taquine. Ou peut-être avec un peu d’envie. Mais Jésus dit : « Le vent souffle où il veut ; tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit. » L’Esprit semble libre comme l’air, il suit le chemin qu’il désire. Il nous faut naître de ce souffle qui doit nous recréer. Il ne s’agit donc pas d’être simplement libre comme l’air. Sinon, nous retombons dans cette vanité du vent que nous évoquions en début de semaine…

Saint Paul nous donne une piste lorsqu’il écrit : « Où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. » Mais comment faire, si nous ne savons ni d’où il vient ni où il va ? Comment trouver ce lieu où réside la liberté ?

Cette question, les disciples l’ont posée avant nous : « Maître, où demeures-tu ? » Et cette question, on le devine, ne vise pas à obtenir l’adresse postale de Jésus. Qu’importe qu’il vive au 3, Grand-Rue de Nazareth, ou au 980, L’Écluze à Capharnaüm. Ce qu’ils voulaient dire, c’est « je te suivrai partout où tu iras ». Eh bien justement, je pense à un déménagement en Italie. Un petit monastère de moniales allait bientôt fermer à Macerata. Alors un autre monastère, plus important, a accepté de déménager pour rejoindre cette communauté fragile. Pourquoi ? Car sinon, à Macerata, la vie contemplative disparaissait.

Ces moniales étaient nées de l’Esprit ! Elles se savaient de passage sur cette terre, libres comme l’air. Elles savaient que la seule chose qui compte, c’est d’être avec lui, là où est l’Esprit du Seigneur. 

L’Esprit avait créé, par elles, du nouveau.

Illustration : Saint Matthieu et l'ange - Caravage