Dans ce nouvel épisode « Le Souffle et l’Esprit », le frère Olivier Catel nous invite à redécouvrir la puissance spirituelle des psaumes.

Dans l’Ancien Testament, le premier livre de Samuel relate l’histoire d’Israël et du roi Saül, rejeté par Dieu en raison de sa désobéissance et de son manque de repentance. Il met également en lumière le parcours de David, d’abord musicien au service de Saül, puis l’un de ses plus vaillants guerriers.

Ces récits nous enseignent la prière des psaumes, et le pouvoir de la musique capable d’apaiser les âmes et de repousser les esprits mauvais. Ne dit-on pas que « la musique adoucit les mœurs » ?

« Ainsi, chaque fois que l’Esprit de Dieu saisissait Saül, David prenait sa cithare et en jouait ; alors Saül retrouvait le réconfort et allait mieux, car le mauvais esprit se retirait de lui. » (1 S 16, 23)

Quelle est notre relation personnelle à Dieu ? Laissons-nous interroger par la méditation du frère Olivier Catel. 

Bien fraternellement

Sœur Anne-Claire Dangeard

Samedi prochain, rendez-vous avec David : « Le péché me fait-il perdre l’Esprit de Dieu ? »

“Et l’esprit du Seigneur se retira de Saül et un mauvais esprit venant du Seigneur le tourmentait.”(1 S 16:14)

On dit souvent que la musique adoucit les mœurs… mais comment la prière et même peut-être la musique peuvent-elles nous aider à repousser les mauvais esprits qui nous troublent ? Aujourd’hui, une histoire un peu inattendue, celle de David et du roi Saül.      

Dieu a fait savoir au prophète Samuel qu’il a rejeté Saül, le premier roi d’Israël, et qu’il faut en désigner un autre. Le prophète Samuel part alors à Bethléem où il va oindre roi, en secret, le jeune David qui reçoit l’esprit de Dieu : “l’esprit du Seigneur fondit sur David à partir de ce jour et dans la suite.” (1 S 16, 13) En hébreu, le nom de David signifie “bien-aimé”: son nom devient sa vocation.

En recevant l’huile, David reçoit l’Esprit de Dieu et devient un “Messie” : en hébreu “celui qui est oint”. Nous avons gardé ce signe dans le sacrement de la confirmation.

La fresque de la synagogue de Doura Europos illustre cette onction avec une corne remplie d’huile. 

A peine désigné roi, David est envoyé à la cour de Saül - qui ne sait rien de l’identité de David. Saül est habité par un mauvais esprit: “Et l’esprit du Seigneur se retira de Saül et un mauvais esprit venant du Seigneur le tourmentait.” (1 S 16, 14)

On cherche alors un homme qui puisse jouer de la musique pour chasser ce mauvais esprit, c’est David qui est choisi : “Donc, à chaque fois que l’esprit de Dieu saisissait Saül David prenait la cithare et jouait de sa main et Saül était réconforté et se portait mieux car le mauvais esprit se retirait de lui.” (1 S 16, 23)

Rembrandt représente Saül, le regard sombre, mélancolique, l’esprit agité, caché derrière un rideau. En contrebas, David est tourné vers sa harpe.         

Dans la médecine de l’époque, on pensait que la musique pouvait soigner bien des désordres psychologiques et chasser, par ses harmonies, les esprits. David arrive donc avec sa harpe, “kinnor” en hébreu. En hébreu moderne, le Lac de Tibériade est appelé “kinneret” car il a la forme du “kinnor”.           

Le texte ne dit pas ce que David jouait, ou même chantait, mais les psaumes de la Bible sont tous attribués au roi David, même des psaumes plus tardifs qui racontent l’Exil à Babylone, plus de 500 ans après la mort de David !

Etait-ce les psaumes que David chantait au roi ? Est-ce que sa prière, tournée vers Dieu, avait le pouvoir de repousser le mauvais esprit ? Et nous, comment la musique des psaumes et la prière calment-elles nos agitations ?

Ce passage biblique, un peu étrange certes, nous invite à redécouvrir non seulement les vertus de la musique mais aussi et surtout de la prière pour repousser tout ce qui nous trouble, ce qui nous inquiète ou nous préoccupe. Pourquoi alors ne pas prendre le livre des psaumes et prier quand nous sommes inquiets ou tristes ? Beaucoup de Juifs et de chrétiens le font depuis des siècles avec un grand profit spirituel. Pour moi, le psaume 50 me console et me porte mais nous en parlerons la semaine prochaine.

En partenariat avec Bibleart : la nouvelle traduction de la Bible latine par l’Ecole biblique et archéologique française de Jérusalem. La traduction est enrichie de milliers de notes multimédia et montre ainsi comment la Bible a nourri les cultures d’hier et d’aujourd’hui.