Dans ce quatrième épisode du « Souffle et l’Esprit », le frère Olivier Catel convoque le roi David pour savoir si le péché entraîne la perte de l’Esprit de Dieu.

David, un homme "selon le cœur de Dieu", a commis des péchés graves : l'adultère avec Bethsabée et le meurtre d'Urie. David en a éprouvé une profonde tristesse et un remords sincère. Le psaume 50 célèbre sa repentance et sa demande de miséricorde : « Détourne de ta face tous mes péchés, efface-les, crée en moi un cœur net. » (Ps 50, 12-13)

Avec David, ayons le courage de confesser nos fautes et osons lui demander pardon dans notre prière. Son histoire nous enseigne que Dieu ne nous abandonne jamais. 

Bien fraternellement

Sœur Anne-Claire Dangeard

Samedi prochain, rendez-vous avec Elie : « Où trouver Dieu ? »

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Transcription de la vidéo

“Ne me projette pas loin de ta face et ton esprit saint ne me l'enlève pas.” (Ps 50, 13)        

Est-ce que le péché que je commets peut me faire perdre l’Esprit-Saint, l’Esprit de Dieu ? C’est la question que le roi David, rempli de l’Esprit de Dieu, se pose après avoir gravement péché.           

Dans le Deuxième Livre de Samuel, David convoite Bethsabée la femme d’Ouri le Hittite, et ordonne ensuite la mort de ce brave général : il est donc coupable non seulement d'adultère mais aussi de meurtre. Le prophète Nathan vient lui reprocher ses péchés. James Tissot interprète la prise de conscience de David. Il montre un roi à terre, la tête entre les mains, le regard au sol, bouleversé par sa faute.

Dieu punira David en faisant mourir le fils né de l’adultère avec Bethsabée.   

David fait repentance, demande la miséricorde de Dieu dans le psaume 50. Il commence avec ce titre: “Lorsque vint vers lui Nathan le prophète quand il entra auprès de Bethsabée.” (Ps 50, 2)

La tradition chrétienne a souvent passé sous silence ces titres des psaumes. Pourtant ils montrent combien ils sont ancrés dans une histoire humaine concrète et mystérieusement ils nous touchent encore 3000 ans plus tard ! Une parole humaine, inspirée, devient Parole de Dieu. 

Ce psaume est devenu l’un des plus célèbres : il commence en latin par “miserere” (Fais-moi miséricorde Dieu selon ta grande miséricorde). Nombre d’artistes, dont Gregorio Allegri, le mirent en musique.

David demande la miséricorde en faisant confiance à la bonté de Dieu : “Fais-moi miséricorde Dieu selon ta compassion”. (Ps 50, 3) Le mot “compassion” se dit “rahamim” en hébreu qui signifie littéralement « les entrailles », le siège des émotions dans la mentalité sémitique.           

La grande peur de David est de perdre l’Esprit que Dieu lui a donné et que Dieu avait retiré à Saül en son temps : “Ne me projette pas loin de ta face et ton esprit saint ne me l'enlève pas.” (Ps 50, 13)           

Ce psaume, chanté tous les vendredis matins dans l’Eglise catholique est un cri de repentance qui reconnaît le justice divine, un chant qui demande à Dieu de purifier nos coeurs, nos âmes et nos corps : “Détourne ta face de mes péchés et toutes mes iniquités efface-les, crée en moi un cœur net.” (Ps 50, 12-13)

Ce psaume renouvelle avec Dieu l’alliance blessée par le péché. C’est la prière par excellence du pécheur. C’est aussi toute une communauté qui prie. Et nous, comme croyants, prions-le pour demander pardon.

Dieu attend de nous un cœur brisé, humble et obéissant, à l’image du cœur de Jésus. Le Sacré-Coeur de George Desvallières exprime magnifiquement ce déchirement du coeur qui se donne.

Dieu n’abandonne pas David, ne lui retire jamais son Esprit et son amitié. Cet épisode biblique est riche d'enseignements : Dieu nous garde ; il reste avec nous et en nous pour autant que nous ayons le courage de confesser nos fautes et osions lui demander pardon dans notre prière. C’est tout l’enjeu du sacrement de réconciliation.