Drôle de question de la part de Jésus ! Il traverse une foule et une femme malade vient toucher son vêtement. Jésus a senti une énergie le quitter, il demande qui l’a touché. La femme, avec audace et crainte de Dieu, professe sa foi devant la foule.

Oui, la demande de Jésus est étonnante : ne savait-il pas qui était cette femme ? Ignorait-il quelle était sa souffrance ? Peut-être s’était-il laissé porter par la foule pour rencontrer cette malade. Il demande tout de même : « Qui a touché mon vêtement ? » Il pose deux fois cette question comme pour laisser la liberté à la femme de trouver en elle l’audace de professer sa foi. Le Christ respecte tant notre liberté qu’il nous laisse l’initiative de le reconnaître. Il se fait discret, même sur ses œuvres, pour nous laisser libres de lui dire : « Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce, j’invoquerai le nom du Seigneur. Je tiendrai mes promesses au Seigneur, oui, devant tout son peuple *.

Et moi : « Ai-je l’audace de reconnaître les merveilles que Dieu fait pour moi ? » Bien souvent dans la prière, nous demandons grâce et guérison. Nous pouvons être découragés par l’absence de réponse du Créateur. Pourtant, savons-nous reconnaître tout ce qu’il a déjà fait pour nous ? Avons-nous l’audace de le proclamer ? J’avais demandé dans la prière la guérison d’une femme souffrante. Mais lorsque sa guérison est arrivée, il m’a fallu du temps pour reconnaître l’œuvre du Christ.

Demandons à l’Esprit Saint de nous ouvrir les yeux, de purifier notre regard : n’est-ce pas notre vocation de chrétien de reconnaître Dieu à l’œuvre dans notre monde, maintenant ? Le reconnaître et le manifester avec audace !

*  Psaume 115
** Illustration : Le Christ et la Cananéenne - Les très riches heures du duc de Berry