Imaginons-nous aujourd’hui à Tahiti, à Anahoho ou « la grotte qui hurle » ou encore « le trou du souffleur ». Le phénomène existe aussi en d’autres lieux… En cas de forte houle, l’océan pénètre dans une cavité sous-marine ; la pression déclenche le jaillissement de l’eau. Le bruit qui accompagne ce phénomène est aussi impressionnant. D’où ce nom de « la grotte qui hurle ». 

Effet garanti : on se redresse au son du souffleur ! Chacun est saisi, retourné. Je repense à ce retournement, c’est-à-dire une conversion. Ou plutôt, un saisissement par Dieu, en notre cœur. Comme si le souffle divin jaillissait en nous. Ce même souffle qui fondait sur les prophètes pour qu’ils proclament une parole juste, forte ou consolante ! Que sera cette parole pour nous aujourd’hui ? La parole pour temps de carême est celle que l’on va porter, ruminer, polir, personnaliser, pendant des jours ; elle s’incarnera peut-être en toute notre vie, après Pâques, dans la puissance de l’Esprit. Le souffle de Dieu œuvre en carême. Au désert, qu’est-ce qui pourrait bien le freiner ? Nous ? Notre cœur ?

Mieux vaut choisir que ce souffle soit comme un geyser jaillissant, un geyser dans le désert ; comme si Dieu venait respirer en notre âme, au rythme du cœur, nous ravinant, au long de jours, pour que le Seigneur soit chez lui chez nous ; pour qu’il puisse jaillir avec nous, avec nos paroles, qu’il nous guérisse ; quand nous aurons enfin « les sentiments qui sont dans le Christ Jésus » !