L’inattendu peut surgir dans nos vies, avec une violence à couper le souffle ! Comme beaucoup, j’ai fait l’expérience du Covid : mes poumons malades ne me permettaient plus de respirer ! Avoir le souffle coupé lors d’un choc est une chose ; mais que cela dure de longues semaines ou des mois, c’en est une autre. Que de conséquences ! On attend que le souffle revienne, mais nul ne sait trop quand. Retrouver son souffle est alors un espoir fragile. Un souffle recherché, c’est un drôle de souffle ! Quand le souffle tarde à revenir, son absence laissera-t-elle des séquelles ? La médecine fait des prouesses ; le tempérament, la prière, l’aide spirituelle aussi. 

Dans la maladie, retrouver son souffle est toute une expérience ; source d'une action de grâce ! Ce souffle à retrouver, c’est justement ce que nous cherchons ces jours-ci : nous préparer à la vie pascale, forger une espérance vitale.  L’expérience prouve que ce qui semble si habituel — notre quotidien — peut soudain ne plus l’être. 

Je n’ai repris corps — j’ai bien dit : reprendre corps ! — que par ce souffle, le mien, à nouveau rendu possible ; rendu possible par d’autres : amis, personnel de santé, priants. Ce souffle a été voulu par d’autres et par moi aussi. Après un effort éprouvant, il est de nouveau le rythme de ma vie. Retrouver son souffle a été un don : seul, j’en étais incapable. Dieu est venu à mon aide. Aujourd’hui, faisons mémoire de tels sauvetages.

Du souffle retrouvé jaillit l’action de grâce : cherchons à « respirer Pâques » !

Illustration : Les bulles - Édouard Manet