Dans les générations de Juda, nous trouvons David, le bien-aimé. La grâce a laissé des traces dans cette filiation, puisque c’est David qui mit cette grâce en musique. C’est elle qui le porta d’abord à la cour du roi. Saül avait le souffle tourmenté, mais « quand David prenait la cithare et en jouait, alors Saül se calmait et se trouvait bien : l’esprit mauvais s’écartait de lui ».*

Le roi David nous a légué les psaumes. Ce que nous appelons les « psaumes », à partir du grec, désigne des consonnes, des voyelles, ou plutôt des mots et des phrases rythmés, destinées à être accompagnés, animés par un souffle musical. Si l’harmonie entre le cœur et les lèvres n’est pas encore tout à fait là, celle des notes et des voix concourt à ranimer l’esprit.  

Mais il y a plus encore. En hébreu, le livre des psaumes se nomme le « Livre des louanges ». Selon Denys l’Aréopagite, les psaumes « embrassent toute l’Écriture par mode de louange ». Or, ces poésies inspirées touchent effectivement à toutes les circonstances de la vie, expriment une palette d’états d’âme que l’on n’oserait pas qualifier de « louanges » : demande de pardon, désir de vengeance, lamentations… Qu’est-ce à dire ? 

La révélation du Livre des louanges, la voici : il n’y a rien dans l’âme d’un homme, dans le cœur d’une femme, qui ne puisse être porté par une voix, soutenu par un chant, devant le Seigneur. Et par le fait même, qui ne devienne déjà louange. Ouvrons donc le Livre des louanges !  

* 1 S 16, 23
Illustration : Roi David - Vitrail de la cathédrale Notre-Dame de Paris