Ce sont les paroles prononcées par Jésus immédiatement après sa crucifixion entre deux malfaiteurs.

Nous retrouvons cette prière au Père qui irrigue toute la vie de Jésus, cette prière qu’il apprend à ses disciples. Une des demandes du « Notre Père » touche justement au pardon. Jésus dans ce moment tragique de sa vie la met en pratique avec une liberté désarmante.

Le pardon, c’est une réalité qui est au cœur de la vie chrétienne et qui exige qu’on y revienne sans cesse. Parce que c’est le « Tu me le paieras ! » qui vient en premier, c’est le souffle court de la colère, la joie mauvaise de la vengeance. Ce qui compte alors, c’est de constater sa propre impuissance et, sans renoncer à préparer son cœur au pardon, s’en remettre à un autre du soin de ce pardon impossible. 

Un jour, notre voisin Christian se trouve nez à nez avec un jeune de la rue qui sortait de sept ans de prison pour avoir agressé la cousine de Christian. Il était passé aux assises et venait chez nous, la peine purgée. Christian en le voyant cherche à l’étrangler, nous nous interposons. Quelques semaines plus tard, un soir, Christian vient nous demander de prévenir le jeune qu’il se tienne à ses côtés pour le baiser de paix à notre messe du mercredi. Et la paix du Christ les a réconciliés.

Tournons-nous vers le Maître de l’impossible. Il nous arrive si souvent de ne pas savoir reconnaître le mal que nous commettons, de le réparer et encore plus souvent d’être incapables de pardonner le mal qu’on nous a fait. Demandons-lui d’ouvrir des chemins de réconciliation dans nos cœurs.

Illustration : Le Christ sur la Croix - Eugène Delacroix